Monde

Masques : la presse américaine de gauche critique la France et… son interdiction de la burqa

Le Washington Post a publié un article presque irréaliste en se moquant de la France “qui rend les masques obligatoires mais interdit la burqa”. Le journal prend pourtant le sujet très au sérieux.

On croirait à un poisson d’avril ou à un article dans Le Gorafi mais pourtant, le journal américain est plus que sérieux. Dimanche 10 mai, le Washington Post a publié un article en faisant un parallèle hallucinant sur le port du masque obligatoire (en temps de pandémie mondiale, il faut le rappeler) et sur l’interdiction de la burqa, évidemment toujours maintenue. Le titre est déjà peu croyable : « La France rend les masques obligatoires pour contrôler le coronavirus. Les burqas demeurent interdites. » Ce sont les mots d’un journaliste-correspondant nommé James McAuley, apparemment « spécialisé sur la France et les cultures et politiques européennes ». Il tient à souligner « l’ironie » de cette France « à l’origine de l’interdiction de la burqa » qui oblige aujourd’hui ses citoyens à porter un masque pour limiter la transmission du coronavirus.

Un texte bourré d’intervenants pro-islam

L’auteur américain l’écrit noir sur blanc : « De nombreux musulmans, défenseurs de la liberté religieuse et universitaires, voient une grande ironie dans le fait qu’une société qui a tant valorisé le fait d’être à visage découvert demande soudain à ce que les visages soient couverts. » Pourtant, il faut rappeler que le port du masque n’est obligatoire que dans les transports en commun et dans le but d’éviter une deuxième vague épidémique.

Afin de créer cet article quelque peu bancal, le Washington Post a misé sur des intervenants très orientés. On peut y lire notamment les propos de l’intervenante Fatima Khemilat. La jeune femme est doctorante à l’IEP d’Aix-en-Provence mais pourrait être aussi qualifiée de défenseure de la burqa, du burkini, des musulmans, des racisés, des féministes… Elle explique dans les colonnes du journal américain : « Si vous êtes musulmane et que vous cachez votre visage pour des raisons religieuses, vous pouvez écoper d’une amende et d’un cours où l’on vous apprendra ce qu’est ‘une bonne citoyenne’. Mais si vous êtes un citoyen non-musulman, vous êtes encouragé et forcé en tant que ‘bon citoyen’ à adopter des ‘gestes-barrières pour protéger la communauté nationale. »

Pire encore, comme le rappelle le journal Marianne, Karima Mondon, une professeur qui travaille activement sur l’installation d’écoles privées musulmanes en France, témoigne dans l’article, alors qu’elle qualifiait en 2016 dans le New York Times la vie d’une musulmane en France comme « un régime d’apartheid ». Elle confirme l’ironie ressentie par les musulmans : « Toutes les choses qu’ils nous décrivaient comme des signes de ‘radicalisation’ – comme le fait de ne pas s’embrasser – sont aujourd’hui devenus des bonnes pratiques sanitaires. » Quant au politologue Olivier Roy, il estime que couvrir son « visage au nom de l’islam, ce n’est pas la République » mais que si on le fait « pour une raison sans rapport avec l’islam, c’est acceptable », raconte-t-il dans les colonnes du Washington Post. Fatima Khemilat clôt finalement l’article en comparant la réduction de liberté durant le confinement (afin de sauver des vies) et le port du foulard : « Si cette situation temporaire est douloureuse et difficile à vivre pour nous, car elle entrave notre liberté d’aller et venir, alors imaginez ce que les femmes françaises qui portent le foulard ont ressenti depuis 10 ans. »

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Source valeursactuelles.com (lien)

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